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        LA VIE Et LES OPINIONS DE CHRISTOPHLE DE GAMON                      261

   Le Jardinet de poésieîut publié à Lyon, en 1600, chez Claude Mo-
rillon, imprimeur de de la duchesse de Montpensier, avec le même
portrait surmontant les vers suivants :
             Peintre, que te sert-il de peindre en cet ouvrage
             D'un art parfait le corps? Tu trompes ton pinceau.
             Pour peindre mon GAMon, pein le neufvain troupeau,
             Et tu peindras alors et l'esprit et l'image.
                                                               TI. D. CH.

    Dans ce volume apparaît pour la première fois le petit poème inti-
tulé : le Trésor des Trésors, qui fut ensuite reproduit dans les Muses
ralliées et le Parnasse françois, deux recueils du temps. Le Trésor des
 Trésors, qui roule sur la pierre philosophale, fut imprimé à part à
Lyon, en 1610, in-12, « revu et augmenté par l'auteur, » avec un
 Commentaire de Henri de Linthaut, sieur de Mont-Lion, docteur en méde-
cine. Dans cette édition, le poète a fondu dans le Trésor des Trésors
 une autre pièce du Jardinet de poésie, intitulée : Discours de ï'astronomie
inférieure. Le Commentaire est intercalé dans le texte, et l'ouvrage
 est dédié au roi d'Angleterre. Le catalogue de Filheul, 701, avait
indiqué cet ouvrage comme inédit, mais l'erreur fut relevée dans le
Journal de Paris, 1779, n° 134. Le Journal de Paris dit que l'abbé
Dufresnoy, dans sa bibliothèque ou catalogue des auteurs de philo-
sophie hermétique, signale deux éditions du Trésor des Trésors, dont
l'une en deux volumes, de Lyon 1616, l'autre de Lyon 1610 avee
Commentaire Linthaut, celle-ci portant les mots « revu et augmenté
par l'auteur », ce qui indique une première édition (sans doute celle
du Jardinet de poésie). Nous n'avons pu trouver celle de Lyon 1616
dont il est ici question, et nous avons tout lieu de croire qu'elle
n'existe pas.
   La Muse divine parut pour la première fois, en 1600, dans le Jar-
dinet de poésie, mais elle fut ensuite réimprimée à part à Lyon 1608,
avec des additions considérables, puisque son chiffre primitif de cin-
quante pages se trouve élevé, dans cette édition, à cent cinquante.
   Vint enfin le principal ouvrage de Gamon : La Semaine, ou Créa-
tion du Monde contre celle de du Bartas, dont la première édition, in-12,
 est de Claude Morillon, Lyon, 1609. Une autre édition sortit, la