Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        LE BLASON DES PILLEHOTTE                    II3

tesse, qu'un chef d'azur au-dessus d'un champ d'azur doit être qualifié
cousu; mieux que cela : « Il y a profonde erreur : le chef ne peut être
de la couleur de l'écu. »
    Cela dit, M. Vingtrinier passe à Menestrier qui met l'aigle d'ar-
gent et à Chaussonnet qui la donne d'or; après quoi, il en vient à
M. Monfalcon et à moi-même ; et j'ai le regret de constater que mon
texte n'obtient pas son approbation. J'ai, paraît-il, erré d'un bout à
l'autre : ma version contredit tous les blasons que M. Vingtrinier a
pu voir; je n'explique pas si le lion est passant ou rampant; j'ai omis
d'indiquer le métal de l'aigle, et j'emploie un langage peu héraldique
 « fort étonnant de la part d'un spécialiste, » comme je le suis.
    Certes, j'ai lieu d'être confus, car de tous les auteurs cités, c'est
chez moi que M. Vingtrinier a trouvé le plus grand nombre de fautes,
 et les plus impardonnables; aussi, je ne mérite aucune indulgence,
et M. le docteur Poncet s'attire des reproches non moins vifs pour
avoir blasonné comme moi.
    Ayant ainsi justicié tout le monde et déplorant qu'il n'y ait à Lyon
personne capable de l'éclairer, M. Vingtrinier prononce de lui-même
 en faveur de Menestrier. Pourquoi? Il ne nous l'apprend pas; il se
contente de dire : « Là doit être la vérité. »
    Cette façon sommaire de trancher une question ne saurait satis-
faire entièrement le lecteur scrupuleux ; une nouvelle enquête est
indispensable et je vais la tenter. C'est un peu imprudent de ma
part : M. Vingtrinier ne me demande nullement mon avis et l'in-
suffisance, qu'il me reproche, devrait me tenir à l'écart. Mais je ferai
observer que les erreurs dont je suis accusé, remontent à 25 ans;
j'étais jeune alors, j'ai pu m'instruire avec l'âge; et puis devant
l'abstention universelle, il m'est bien permis de prendre la parole :
                Un sot, quelquefois, ouvre un avis important,

a dit le fabuliste. Je me hasarde donc.
   Procédons d'abord par élimination. M. Vingtrinier cite neuf auto-
rités; en réalité, il n'y en a que trois; nous verrons même bientôt
qu'il n'y en a que deux.
   M. Révérend du Mesnil a copié Guichenon; Brossette et le
          N° 50. — Février 1885                                 S