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                               III


APRÈS LA LECTURE DU SONNET DE M. SOULARY

           INTITULÉ : RÊVES             AMBITIEUX


 « Tout bonheur que la main n'atteint pas nest qu'un rêve; »
 — Poète, tu l'as dit dans un nombre divin,
 Mais pour moi de tes vers le miel découle en vain :
 Hélas ! j'ai le dégoût de tout ce qui s'achève.


 De l'amour n'as-tu pas connu le lendemain ?
 Le désir assouvi, puis le remords sans trêve ?
 Le lys frais ne laissant qu'une tige sans sève ?
 Le sentier tout fleuri se changeant en chemin


 Triste et fangeux ? En tout, il n'est de bon que l'aube,
 Les désirs, les espoirs, ce qui fuit, se dérobe :
 Le seul bien véritable est dans ce qui n'est pas.


  Prends la réalité, réserve-moi le songe :
  D'embrasser le néant, à la fin, je suis las ;
  Tout bonheur que la main peut saisir est mensonge !


                                                    PUITSPELU.