Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 32                        LA REVUE LYONNAISE

  nient. Le marquis d'Aubaïs, dans ses Pièces fugitives, en donna seu-
 lement un extrait accompagné de notes. Toutes les collections de
 documents sur l'histoire de France ont reproduit l'extrait sans les
 notes. Chomel le Béat a transcrit dans ses Mémoires ( i ) le travail
 de Gamon, mais d'une façon partielle. Comme il n'a entrepris, dit-
il, « que d'écrire les faits qui ont un rapport bien marqué avec la
 différence des deux religions, » il ne suivra pas toujours Gamon
 « dans la prolixité de ses narrations. » Il ajoute que Gamon « raconte
 de plus bien au long plusieurs faits mémorables qui n'ont aucun
rapport avec la religion. » Cependant les Mémoires d'Achille Gamon
 sont encore mieux reproduits par Chomel que par le marquis
 d'Aubaïs.
     Chomel dit, dans son préambule, qu'il a pris les Mémoires de
 Gamon « tant sur les copies manuscrites qu'on a faites sur l'original
écrit par Gamon, que plusieurs concitoyens de cette ville ont con-
servées, que sur les Pièces fugitives du marquis d'Aubaïs, quia suivi
la même forme que celle qu'on trouve dans lesdites copies, où il se
trouve quelques particularités qu'on a négligées dans ledit imprimé. »
     Nous ne croyons pas que l'original de Gamon existe encore et il
 y a lieu de croire qu'il a péri, avec tant d'autres documents dans
 l'incendie de 187c, mais on en connaît diverses copiesetM.de
 Gai lier en signale une fort précieuse dans son intéressante étude sur
les Tournonnais dignes de mémoire (2) où figure Achille Gamon,
comme étant né à Tournon. Cette copie, que possède le savant et
modeste archiviste du département de la Drôme, M. Lacroix, a été
faite par lui avec une scrupuleuse exactitude sur un manuscrit du
temps, d'une authenticité incontestable, provenant des Gamon de
la Lombardière. M. de Gallier exprime à ce propos le désir qu'il
soit fait une édition intégrale du Mémoire de Gamon « qui le mérite
à tous les égards ». « Ce serait, ajoute-t-il, une tâche facile, bien digne
de tenter l'ambition d'un érudit qui reproduirait, en les analysant
sur certains points, en les complétant sur d'autres, les notes dont

  (1) Manuscrits de la Bibliothèque d'Annonay.
  (2) Imprimé à Tournon, 1878, chez Parnin.