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378 LA REVUE LYONNAISE
de longue durée : il mourut au commencement de l'année i6ro, a
l'âge de soixante-douze ans.
Hurter, Fauteur de la biographie du célèbre valet de chambre,
pense qu'une vie semblable est désormais impossible. En est-il bien
sûr? Certains hommes de la Révolution française, par exemple, ont
bien dépassé les crimes de Lang. ( i ) Le Souverain qu'ils préten-
daient servir n'était pas, il est vrai, un empereur; c'était un être
collectif; mais peu importe : le résultat pour les victimes et pour la
dignité humaine ne diffère guère. La civilisation n'est pas un bien
qu'on ne puisse perdre; elle ne subsiste pas par elle-même; elle est
l'effet de certaines doctrines. Ces doctrines disparaissant, la civilisa-
tion subsisterait-elle? Il est permis d'en douter. Ne partageons pas
les illusions d'Hurter. Les crimes qu'il nous retrace seront toujours
possibles, et il n'existe qu'un moyen d'en diminuer le nombre, sinon
d'en empêcher le retour, c'est une morale qui ait Dieu pour auteur,
et dont la sanction soit supérieure à celle que l'homme peut inventer.
E. CHARVÉRIAT,
(I) Voirie troisième volume de M. H. Taine sur la Révolution,