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                       ARCHÉOLOGIE LYONNAISE                       363
    Quant à la provenance primitive de ces dix-neuf volumes, M. Léo-
pold Delisle ne s'en explique pas. Il les a trouvés à la Bibliothèque
de la Ville de Lyon, mais d'où sont-ils venus à ce grand dépôt ? Je
l'ai déjà dit ailleurs. Cette bibliothèque a été formée au xvie siècle
par les Pères Jésuites, dans le grand collège qu'ils avaient dans cette
ville, et qui avait été fondé par le Consulat, en 1527. Ces religieux,
d'un si grand savoir, ne purent manquer d'y réunir des manus-
crits, quoique ce genre d'ouvrages eût alors bien perdu de sa valeur.
C'est ainsi qu'ils y déposèrent : i° le manuscrit des Sentences de saint
Isidore (n° 537 du catalogue de Delandine), provenant, d'après ce
dernier, de la Bibliothèque de La SernaSantander; et 2° le volume
qui a pour titre : Les quatre Évangiles (n° 357 du catalogue de
Delandine), lequel appartenait, dès l'année 1648, au même Collège,
et qui fut montré à Baluze, à Lyon, le 15 juillet 1701. — Après le
siège de Lyon, en 1793, on transporta à cette bibliothèque toutes
celles des maisons religieuses de cette ville, confisquées en 1792 par
la Nation, ou du moins tout ce que les bombes de la Convention,
les volontaires de la République, les émissaires de l'Etat et les voleurs
n'avaient pas détruit ou enlevé.
   Parmi ces bibliothèques, s'est trouvée celle de la cathédrale Saint-
Jean, et, dans ce dépôt, étaient pieusement conservés les manuscrits
donnés à cette église par Leidrade ou d'autres de ses successenrs ou
provenant de l'Ile-Barbe, d'où l'archevêque d'Albon les avait rappor-
tés en 1563, après les avoir trouvés sous les ruines de ce monastère.
C'est ainsi que la Bibliothèque de la Ville possède aujourd'hui, entre
autres, les manuscrits suivants étudiés par M. Delisle, savoir : 1° les
Œuvres de saint Augustin (n° 524 du catalogue de Delandine); 2° le
Commentaire de Bêde sur le premier livre des Rois (n° 391 du catalogue
de Delandine); 3° les Traités de saint Augustin (n° 525 du cata-
logue de Delandine).
   Le premier de ces volumes, d'après l'inscription qu'il porte, a été
donné à la cathédrale par l'archevêque Leidrade (798-814). Cette
inscription, de la main même de cet illustre Prélat, le restaurateur
des églises de Lyon, est ainsi conçue :