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362                     LA REVUE LYONNAISE

   L'écriture des dix-neuf volumes étudiés par M. Léopold Delisle a
été aussi l'objet des plus savantes observations de la part de cet
auteur. Leur écriture est en lettres onciales ou semi onciales.
Tantôt elle est à longues lignes, tantôt sur deux colonnes, et avec
des notes marginales de temps postérieurs, avec de l'encre noire,
bleue ou rouge. Les lettres des titres sont parfois en capitales con-
jointes ou enclavées les unes dans les autres, comme dans les œuvres
de saint Augustin (n° 524 du catalogue de Delandine). Dans les
Quatre Évangiles (n° 357 du catalogue de Delandine), écrit au
IXe siècle, il se rencontre même des peintures remarquables aux
canons et aux commencements des quatre évangiles. « Les lettres et
les ornements des pages peintes, » dit M. Delisle, au sujet de ce
volume, « rappellent tout à fait le style des grandes lettres et des
ornements de la bible de Charles le Chauve, provenue du Trésor
de Saint-Denis. »
   Certains volumes rappellent des noms qu'il n'est pas sans intérêt
de noter. Au haut du folio 27e de Y Exposition des Psaumes, par saint
Hilaire (n° 38 du cartulaire de Delandine), on lit le nom de Sen-
delerius. « Dans le Commentaire à'Origine sur la Genèse, l'Exode et le
Lévitique, on a inscrit, » dit M. Delisle, « en regard du commence-
ment de la plupart des livres ou homélies, à l'époque mérovingienne,
en cursive ou en onciale, un nom d'homme, comme Hi.Hdius, —
Gaidulfus, diaconus, — Gradulfus, — Siggolenius, diaconus, — Syg-
gobertus, — Domnolus. Ces noms, dont la plupart ont été grattés et
sont devenus illisibles, désignaient peut-être les moines ou les cha-
noines qui étaient chargés de lire publiquement certains morceaux
des commentaires d'Origène, et qui, avant de faire une lecture publi-
que, devaient s'y préparer par une étude préliminaire. »
   Dans le volume des Commentaires de saint Augustin sur les
Psaumes (n° 352 du catalogue de Delandine), se rencontre, au bas
du fol. 14, le nom de Cunstantina, en capitales barbares. Au bas du
fol. 19, on remarque les mots Cunstantine sun, dans lesquels plusieurs
lettres sont conjointes. Conslantina était sans doute le nom d'une
religieuse ou d'une grande dame qui a possédé ce livre à l'époque
mérovingienne.