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LA 344 REVUE LYONNAISE trouvera que je ne te donne pas icy beaucoup de matière, afin de ne te donner beaucoup d'ennuy. Que si cet échantillon est indigne de l'immortalité, que cela ne t'enregarde de le regarder. Car tant mieux pourras-tu apprendre quelque chose de nouveau par cette Muse divine. Elle t'apprendra pour le moins, et à mon grand regret, qu'il y a des choses divines qui ne sont point immortelles. » On jugera de la tournure religieuse qu'avaient prise les sentiments du poète par le passage suivant d'une pièce adressée à Noire-Seigneur Jésus-Christ : Les prières, ô Christ, me seront coutumières, Ma langue y sera duite, et mon cœur obstiné ; Que si par tant de cris tu es importuné, Pourquoy nous promets-tu d'exaucer nos prières? Les arbres ayant faim de fécondes rosées, Ne produisent, Seigneur, aucuns fruits qui soyent bons ; Ainsi de piété rien nous ne produisons Si nos âmes ne sont d'oraisons arozées. Comme le clair soleil sert au corps de lumière, De mesme la prière est à l'âme clairté ; Comme en terre le corps par les nerfs est porté, L'âme est portée au ciel tout droit par la prière. Une autre pièce est consacrée à l'Ecriture Sainte, pour qui l'auteur a toute la vénération d'un zélé protestant : O céleste Flambeau, les menteurs détestables, Les injustes, les fols, paillards, impénitents, Soudain, en te voyans, deviennent véritables, Justes, bien avisez, chastes et repentants Tes escrits sont des Cieux, ils luisent sans ordure, Leurs deux fiambleaux sont l'un et l'autre Testament, Le nouveau le Soleil, l'autre est la Lune obscure Qui des rays du nouveau reluit plus clairement. Dans ces sacrez feuillets aussi j'ay mes délices, Je fureté en ce bois qui me plaist et me paist ! Et ne requiers au Ciel, pour chasser tous mes vices, Que d'estre bon chasseur en si belle forest.