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               LA TERRE PLUS VIEILLE QUE LE SOLEIL                 329

   La première partie, celle de l'exposition des idées cosmogoniques
des anciens, met en relief la supériorité du récit de la Genèse sur
toutes les autres expositions soit presque contemporaines, soit
immédiatement postérieures.
   Elle est résumée par la dernière phrase du chapitre consacré à
l'analyse du récit de Moïse : « Ne quittons pas ces temps primitifs
sans rendre hommage au premier chapitre de la Genèse. Il prouve
que l'humanité n'a débuté ni par les niaiseries du fétichisme, ni
par les gracieuses absurdités du polythéisme. »
   L'auteur ne présente pas la Genèse comme un livre de science :
« Imagineriez-vous, » dit-il, « que Dieu ait autrefois révélé la vérité
scientifique sur un point quelconque ? Mais personne ne l'aurait
comprise! » Mais cependant le classement, la numération ont
des exigences implacables, et ici l'auteur, sans doute par crainte
d'imposer comme absolue une vérité qu'il entrevoit, ne tire pas
tout le parti qu'il pourrait d'un immense fait dont il soupçonne la
nécessité et qu'il démontre pour la première fois comme probable,
c'est l'antériorité de la terre sur le soleil.
   Nous reviendrons plus loin sur la démonstration de ce grand fait,
qui s'impose à l'esprit du lecteur. Nous n'en retiendrons pour le
moment qu'une conséquence vraiment bien considérable.
   Chacun sait à quelles controverses chez les théologiens de tous
les temps, à quelles explications pénibles chez les croyants, à quels
lazzi chez les incrédules, a toujours donné prise le rapprochement
du 3 e verset de la Genèse, par lequel Dieu crée la lumière, le premier
jour, et du 14e verset, dans lequel il est dit que le Créateur met le
soleil dans le firmament. Eh bien, c'est avec une netteté vrai-
ment étonnante que la question est résolue, avec une simplicité qui
s'impose que ce grand fait, jusqu'alors incompréhensible, est expli-
qué, et cela par une théorie purement scientifique imposée, comme
on l'a vu de nos jours pour la première fois, à un esprit éminent par
la nécessité d'expliquer d'autres faits au moyen d'une hypothèse
nouvelle. Je ne saurais assez dire de quelle admiration l'esprit
se laisse saisir, en présence d'un résultat aussi grandiose à la fois et
aussi simple, et quelles conséquences il en tire aussitôt. Je vais