page suivante »
328 LA REVUE LYONNAISE préparés à comprendre et à accepter la formule traditionnelle : « Dieu, père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. » « Quant à nier Dieu, c*est comme si, de ces hauteurs, on se aissait choir lourdement sur le sol. Ces astres, ces merveilles de la nature seraient l'effet du hasard ! Notre intelligence, de la matière qui se serait mise d'elle-même à penser ! « L'homme redeviendrait un animal comme les autres. Comme eux, il jouirait tant bien que mal de cette vie sans but, et finirait comme eux, après avoir rempli ses fonctions de nutrition et de reproduction. « Il est faux que la science ait jamais abouti d'elle-même à cette négation. Celle-ci se produit à certaines époques de lutte contre les institutions du passé. Ainsi l'on rencontre quelques philo- sophes athées, à la chute de l'antique société gréco-romaine, à la fin du xvni e siècle, aujourd'hui encore peut-être, parce qu'il est dans le génie de la lutte de chercher à briser une arme dans la main des adversaires, d u e la lutte cesse, et bientôt les esprits reviennent aux vérités éternelles, tout étonnés, au fond, de les avoir combattues si longtemps. Un des plus admirables retours de ce genre, c'est le vote par lequel la Convention a déclaré, le 7 mai 1794, que la nation française reconnaît l'existence de l'Être suprême. « Voilà ce que j'avais à dire de Dieu, dont il appartient à la science d'examiner les œuvres. » (Cette dernière phrase est de Newton). Le livre de M. Faye est divisé en deux parties. La première est une revue pour ainsi dire historique des idées des anciens et des modernes sur la cosmogonie, c'est-à -dire sur la formation du monde. La deuxième est l'exposé d'une théorie nouvelle, dans laquelle l'au- teur, discutant la célèbre hypothèse cosmogonique de Laplace, démontrant qu'elle est en pleine contradiction avec l'état actuel de la science, reprend une vue originale de Descartes, celle des tour- billons, pour caractériser, non l'état actuel, mais l'état initial du monde solaire.