page suivante »
ESSAI DE PHONÉTIQUE LYONNAISE 287 56. Les voyelles post-toniques autres que a tombent en lyonnais, excepté quand elles sont protégées par certains groupes de deux ou trois consonnes. Dans ce cas, la post-tonique est O pour tous les ncms masculins. Cet 0 ne paraît pas avoir été à l'origine une simple lettre d'appui, mais la représentation de o fermé latin dans les finales en um au sin- gulier et en os au pluriel, car on ne retrouve dans le vieux lyonnais que ces seuls mots qui ont la post-tonique o. Les autres ont la post- tonique e ou i représentant les voyelles latines correspondantes, ( i ) Mais, par analogie, la finale o s'est appliquée à tous les noms masculins, et dans le patois moderne, o n'est plus qu'une lettre d'appui commune à tous ces noms. (2) Pour que le groupe exige la voyelle d'appui, il suffit en général, que la dernière soit une liquide ou une nasale ; peu importe celle qui précède. 1 ° EXEMPLES POUR L Trifollium = trioalo, trèfle ; G'rc'lum = çarclio, cercle ; Agn'follium = aingndo, houx; Deotllem^chalô, sentier dans la neige. Ptp'Ium = piw, peuplier ; 2° EXEMPLES POUR R Tonz'tru = tonnwro, tonnerre; ^rb'rem = ébro, arbre; Dies V«n'ris = divz'ndro, vendredi; ^m'ria = ambro, osier; Vï'trum = wrro, verre; Aratrum = arôro, sorte de charrue ; Macrem = me'gro, maigre ; Vmtrem = vz'ntro, ventre. Novembrem = novimbro, novembre ; Remarque. — Les mots patr(em) = pore, nwtr(em) = môre, frutr(em) = frrJre ont par exception e muet pour post-tonique au lieu de 0. La conservation de e final du lyonnais primitif est due sans doute à l'influence des mots français père, mère, etc. Ji) Voyez sur ce sujet (Remania, t. XIII, p . Î54) la très savante étude de M. Philipon sur la Phonétique lyonnaise au quatorzième siècle. f î) Ainsi Iir)minem = orne au treizième siècle, est devenu bomo dans le patois moderne.