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162                         I.A IÅ’VUU LYONNAISE

succès chaque fois qu'une pièce nouvelle occupe la scène. L'homme
est dans la force de l'âge et du talent : il a quarante-trois ans. ( i )
Le plus jeune des membres de l'Académie française, il semble
recevoir de cette circonstance le privilège d'une nouvelle jeunesse, et
entendre retentir le Macte animo, generose puer, qui présage lagloire. Pas
une note discordante ne s'est élevée dans le concert d'éloges qui a
salué son admission parmi les quarante. Les restrictions, s'il y en a eu,
se sont dissimulées sous les compliments. Jetons donc un regard sur
cette carrière jusqu'ici uniformément heureuse, et, partout ce qu'elle
a déjà donné aux lettres, conjecturons ce qu'elle leur promet encore.
   François Coppée est un enfant de Paris. On l'a trop répété peut-
être ; il n'en est pas moins vrai que cette origine parisienne a laissé
dans son œuvre des traces évidentes. Je ne sais si quelqu'un a ajouté
que Coppée est le nom d'un personnage du Roman du Renart. (2) Il


   (1) M. Coppée est né le 12 janvier 1842.
   (2) Dans le Roman du Renart Copée est le nom d'une poule, Dame Copée star
Pintain, la sœur de dame Pinte, l'épouse chérie du coq Chantecler. Copée est
l'une des victimes de Renart. Toutefois il ne peut, après l'avoir tuée, l'emporter
pour la dévorer. On fait à Copée des funérailles solemnelles ; et, comme elle est
morte martyre, il se fait des miracles sur son tombeau. Le lièvre Couart, en se
couchant sur sa tombe, est guéri de la fièvre ; et le loup Iscngriu, d'un mal
d'oreilles.
                        Quar messire Coart li lièvres,
                        Qui de péor trembloit les lièvres,
                        Deus jors les avoit ja eues,
                        Merci Dieu or les a perdues
                        Sor la tombe Dame Copée :
                        Car qant ele fu enterrée,
                        One ne se volt d'iloc partir ;
                       Ainçois dormi sor le martir.
                       Et quant Ysengrin oï dire
                       Que ele estoit vraie martire
                       Dist qu'il avoit mal en l'oreille :
                       Roonniau, qui bien le conseille,
                       Sur la tombe gésir le list;
                       Lors fu gariz si com il dist...
                                                 Sl
 Roman du Renart, éd. Méon, t. II. v. 101.19 ^        l- —Dans une autre branche, les