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                   FRANÇOIS COPPÉE ET SES CEUVRES                      163

y avait là pourtant, pour quelque critique de l'école réaliste, qui se
piquerait de faire entrer en ligne de compte les fameuses théories de
la science moderne, le thème tout trouvé d'un petit roman natura-
liste. Ce surnom a été évidemment donné à quelque chanteur aimé
du public d'alors, et dont la voix rendait populaires les épisodes du
célèbre roman. A quelques siècles de distance les aptitudes poétiques
de l'ancêtre ont reparu dans le descendant. En matière d'atavisme
et de transformisme on peut s'attendre à toutes les merveilles. Il est
donc démontré que le récent titulaire de l'Académie française n'est
que la résurrection un tant soit peu tardive de quelque ménestrel
parisien du quatorzième siècle. Pour moi, qui crois que l'intelligence
et la volonté de l'homme présent sont encore plus importantes
que ces legs mystérieux des ancêtres, je me préoccuperai moins de
cet héritage hypothétique que de la fortune littéraire actuelle du
poète, fortune qu'il a le mérite d'avoir amassée tout seul, mais dont
le public contemporain réclame sa part.


                                    I


   Il peut paraître bizarre de commencer l'étude d'un poète par
l'appréciation de ses œuvres en prose. (1) Mais c'est là que se mon-
tre surtout ce Parisien dont nous parlions il n'y a qu'un instant. Si
la capitale est le sol de prédilection où le poète a cherché la plupart
de ses inspirations, c'est dans ses Contes qu'on retrouve surtout le goût
du terroir. Ils sont fort variés, comme l'est le spectacle même de la
ville immense dont ils reflètent souvent les aspects avec une vérité
saisissante, mais dont ils peignent les laideurs aussi bien que les
charmes.
  L'auteur excelle à conter. Ses récits sont de petits tableaux dont



miracles de Copée sont attestes par Rogue, le chien, qui mord tous ceux qui en
doutent.
  (1) Une Idylle pendant le siège. — Coules en prose, — Vingt contes nouveaux.