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SONNETS . I LE PHARE A MON AMI EDOUARD AYNARD La blanche tour surgit du sein desflotspourprés. Quand s'éteint le soleil, un feu mélancolique S'allume, et son rayon sur la paisible crique Glisse, meurt et renaît en rythmes assurés. Faisant pâlir ce feu, les deux clairs sont nacrés D'un voile irradiant de poussière cosmique Transparente et laiteuse ; en cadence harmonique Se balancent les corps,fleursdes célestes prés. Mais la tempête sourd. Le ciel brillant se cache; Tout est noir ; tout mugit : le flot haineux s'attache Au veilleur de granit ; de son pesant bélier Il le bat. — Sans émoi, l'austère sentinelle, Le front brûlé d'éclairs, continue à veiller — Oui, je te reconnais, Conscience étemelle !