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54 LA REVUE LYONNAISE II LE CHIEN A MON AMI PAUL VIGNE Ami, tu veux savoir le mot de toute chose : Et quel doigt, soutenant le soleil au déclin, Le ramène à l'aurore en son char opalin, Et qui fit la vipère à côté de la rose ? Vois-tu cet humble chien, dans sa placide pose, Qui semble contempler cette aile de moulin ? Cherche-t-il donc pourquoi le blanc panneau de lin Tournoie en l'air bleuâtre, et quelle enfui la cause ? De l'Immanent à nous, ami, songe combien L'hiatus est plus grand que de nous à ce chien ! Sage, fais comme lui : de la soif de connaître, Eternel ignorant, chasse l'âpre souci. A quoi bon s'agiter ? Le sicret de ton être Est dans ta conscience ; Amatoque nesci !