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              LE MUSÉE LAPIDAIRE DE LA VILLE DE LYON                           II

ment servie par les deux fleuves qui baignaient son territoire et la
mettaient en relations avec la Narbonnaise. Elle était également
favorisée parce qu'elle était le centre des deux routes, qui, à tra-
vers les Alpes, conduisaient en Italie, et des quatre grands che"
mins qu'Auguste avait fait ouvrir dans toutes les directions de la
 Gaule.
  On ne doit donc pas s'étonner d'y trouver les tombeaux de
nombreux commerçants, venus de tous les points du monde, soit
pour y vendre les produits de leur pays, soit pour y acheter les pro-
duits de la Gaule.
   Mais les quatre cents inscriptions qui recouvrent les murailles du
Palais des Arts, si imposante que soit déjà leur masse, ne donnent
qu'une faible idée de ce que pourra devenir notre Musée épigra-
phique ( i ) .
   Les archéologues qui assisteront à la démolition des plus anciens
édifices de notre ville, notamment de l'Église Saint-Pierre ou du
Pont de la Guillotière, verront certainement reparaître au jour beau-
coup d'inscriptions noyées dans les maçonneries. Moins soucieux
que nous ne le sommes de la conservation des vestiges du temps
passé, les architectes du Moyen-Age ont utilisé, pour les constructions
publiques ou privées, les belles stèles funéraires qui abondaient dans
le voisinage de l'ancien Lugdunum. Leurs comptes nous apprennent
que les gros blocs de choin, couverts d'inscriptions, et marqués,
comme ils disaient alors, au signe delà « potence », ad signum
potenciœ, c'est-à-dire décorés de ïascia si commune sur nos tom-
beaux, servaient aux plus vulgaires usages. C'est ainsi que, de 1447
 à 1450, des inscriptions trouvées dans la Saône, près du couvent des



   (1) L'adjonction au Musée épigraphique d'une collection de moulages, repro-
duisant les inscriptions étrangères qui intéressent l'antique Lugdunum, serait très
désirable. Déjà nous avons un fac-similé du monument funéraire de Lucius Fu-
fius Equester, soldat de la 17e cohorte, en résidence à Lyon, près l'Hôtel de la
monnaie, monument trouvé à Vichy en 1867 et conservé à Moulins. Ne pourrait-
on pas obtenir des moulages du marbre dit de Torigni, de l'inscription bilingue
de Vaison et de beaucoup d'autres monuments analogues?