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10                          LA REVUE LYONNAISE

lui dans notre ville et à entrer à sa suite dans le Palais où nous
sommes aujourd'hui rassemblés, — non pas pour admirer les œuvres
d'art accumulées dans les salles de nos Musées, mais pour étudier,
sous les portiques, les monuments sortis du sol de Lugdunum ou du
 lit des rivières.
    En s'aidant de ces débris, trop souvent mutilés, que le hasard a
préservés de la ruine générale, M. Hirschfeld a pu reconstituer,
sinon un tableau complet, au moins une esquisse fort satisfaisante
de la cité lyonnaise, telle qu'elle était la fin du 11e siècle, à la veille
de la grande bataille livrée à ses portes entre Albinus et Septime
Sévère.


   Permettez-moi d'appeler, à mon tour, en me plaçant à un autre
point de vue, la bienveillante attention d'un auditoire lyonnais
sur notre Musée lapidaire, jugé digne de l'intérêt d'un auditoire
viennois.
   L'épigraphie lyonnaise n'offre pas beaucoup de ressources aux
historiens du droit public. Mais, pour ceux qui cherchent des ren-
seignements sur les mœurs et les coutumes du passé, pour ceux
qui veulent savoir comment vivaient les habitants du vieux Lugdu-
num, non pas seulement les grands personnages, mais aussi les
humbles et les pauvres, le Musée de Lyon a une valeur exception-
nelle.
   Si les historiens anciens ne nous avaient pas appris que Lyon était
le centre de grands services administratifs, l'examen des tombes
groupées sous les portiques ne nous permettrait guère de le suppo-
ser. Les noms que l'on rencontre habituellement ne sont pas ceux
de fonctionnaires publics. Presque tous ont été portés par de vieux
soldats, par des négociants ou par des artisans.
   Déjà, en effet, Lyon était une ville de commerce, merveilleuse-



M. Allmer, dans sa Revue épigraphique du Midi de la France, mars 1879, PP- 81-94,
et reproduite dans le premier volume de la Revue lyonnaise (année 1881), pp. 181
et 273.