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452               UN PROCÈS DE LESE-MAJESTÉ

de famille. Elle avait toujours vécu avec son mari dans le
plus parfait accord. Esprit viril dans un corps faible, d'une
instruction remarquable pour son temps, aimant la lec-
ture ( i ) , simple dans sa vie comme dans ses vêtements,
elle s'était montrée bonne pour ses sujets et pleine de com-
misération pour les pauvres. Elle laissait cinq enfants en
bas-âge : quatre fils et une fille. Sa sœur utérine, Anne-
Ursule de Hohenzollern (2), qui assistait à ses derniers
moments, lui promit d'en prendre soin. Mariée bientôt
après (3) à Bernard de Maltzan, baron de Wartenberg,
Anne-Ursule les emmena avec elle au château de
Wirschkowitz (4), où elle devait demeurer.
   Cependant Tilly venait d'être battu par Gustave-Adolphe
à Leipzig (5). L'empereur, de plus en plus menacé, rappela
Wallenstein que les électeurs l'avaient contraint de renvoyer,
et Schaffgotseh, ainsi que beaucoup d'autres officiers en
quête de gloire, alla rejoindre le généralissime.
   Wallenstein n'avait consenti à reprendre le commande-
ment de l'armée (6) qu'à des conditions extrêmement
dures pour l'empereur. Il devait commander seul les armées
de l'Empire, pouvait traiter avec les princes d'Allemagne
et distribuer à son gré les pays conquis, nommer les offi-



   (1) Elle avait une très belle bibliothèque, un très riche mobilier, des
tapisseries des Gobelins. On a un portrait d'elle au château de Warm-
brunn, près de Liegnitz.
   (2) Fille du comte Jean-George de Hohenzollern, que sa mère,
devenue veuve, avait épousé en secondes noces en 1618.
  (3) Le 27 janvier 1632.
   {4) Près de Militsch, au nord de Breslau.
   (5) Breitenfeld, 17 septembre 1631.
   (6) 20 décembre 1631, 15 avril 1632.