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30 UNE PROMENADE EN DAUPHINÉ fut rétablie en 1768 par ordonnance de l'archevêque de Vienne dont elle dépendait. Les divers hameaux qui la composent relevaient auparavant des communautés voisines : Virieu, Valencogne et Saint-Michel-de-Paladru. Comme bien on pense, les curés de ces dernières ne virent pas saris un secret dépit cette érection du Pin en paroisse autonome qui s'opérait aux dépens des leurs pro- pres. Us suscitèrent des oppositions auxquelles se joignirent les Chartreux de la Sylve-Bénite, décimateurs du lieu. Le croirait-on, les habitants de plusieurs des agglomérations de la nouvelle paroisse, après avoir poussé de toutes leurs forces à sa création, se rangèrent parmi les mécontents, et cela dans le seul but de se soustraire à leur quote-part des dépenses qu'entraînait forcément cette transformation. L'autorité diocésaine passa outre néanmoins. Un desser- vant, dépendant en qualité de vicaire du curé de Virieu, fut établi. Les Chartreux durent contribuer pour la somme de deux cents livres à son traitement annuel que les habitants promirent de compléter. Dire que l'église, sauf le chœur reconstruit depuis, date de cette époque, c'est assez indiquer qu'au point de vue architectural, elle est au-dessous du médiocre : une nef unique couverte d'un vulgaire lambris, aux murs en cailloux roulés, à laquelle s'est ajoutée après coup une abside ayant prétention au style ogival ; sur le devant, un clocher bâti à l'avenant, pointu comme tous ceux de la région, et c'est tout. Des trois cloches, la moins grosse, contemporaine de l'érection de l'église, porte inscrits sur ses flancs les noms de ses illustres parrain et marraine : haut et puissant sei- gneur Pierre-Aimé de Marcieu, gouverneur de Grenoble, et dame Françoise Prunier de Saint-André, marquise de