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                   SA VIE ET SON Å’UVRE                     95
chargé d'affaires de la République française, lui prêta cinq
louis d'or, avec lesquels il put continuer son voyage.
    Dans la séance de la Convention nationale du 21 no-
vembre 1792, David, peintre et législateur, communique
à l'Assemblée une lettre d'un de ses élèves à Rome (Topino-
Lebrun) qui lui annonce qu' « un auto-da-fé est sur le point
d'être élevé dans cette ville fanatisée, pour le supplice de
deux jeunes sculpteurs français, nommés Rater et Chinard,
dont tout le crime est d'avoir modelé des sujets patrio-
tiques, tels que Jupiter foudroyant l'aristocratie, une statue
de la Liberté, la religion couvrant la France de son voile
étoile. Les abbats ou prêtres de Rome ont répondu que
Chinard et Rater avaient foulé la religion aux pieds. Dans
la nuit du 22 au 23 septembre dernier, des sbires s'empa-
rèrent de ces deux malheureuses victimes de l'aristocratico-
fanatisme et les conduisirent dans les prisons du château
Saint-Ange. On dit Rater déjà mort. Tous deux ont servi
dans la garde nationale de Lyon et s'y sont bien conduits.
Je désirerais un rapport sur cet objet. Le patriotisme de
Chinard et son bon cœur ont évité bien des peines aux
Français qui sont à Rome. »
  Le même jour, la Convention ordonne au Conseil exé-
cutif d'avoir à lui rendre compte des mesures prises pour
obtenir leur mise en liberté.
  David répond à Topino-Lebrun.
  Le Conseil exécutif provisoire adresse au prince évêque
de Rome une lettre rédigée par Manon Phlipon, femme du
ministre de l'Intérieur Roland, qui le raconte dans ses
Mémoires. Il s'y trouve ce qui suit :
   « Des français libres, des enfants des arts, dont le séjour
à Rome y soutient et développe des goûts et des talents
dont elle s'honore, subissent par votre ordre une injuste