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SA VIE ET SON ŒUVRE 91 ralenti le goût pour les arts, qu'une dépense du genre de celle dont vous vous occupez pour moi est peu analogue à la suite des événements actuels. Cependant je n'userai point de la faculté que j'aurais de profiter de l'expiration du délai expiré depuis plusieurs années, c'est la plus grande preuve que je puisse vous donner, que vos talents et votre personne ont fait sur moi beaucoup plus d'impression que vous ne paraissez le croire. « Mon fils voyage actuellement en Allemagne et ira vrai- semblablement l'hiver prochain en Italie. Je serais fort aise si vous y êtes encore, et tenez moi au courant de votre marche. « Je suis, avec un sincère et véritable attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. « Signé : TERRAY « A M. Çhinard à Rome. » Pendant son second séjour à Rome,'Chinard manifesta en toute occasion ses opinions politiques conformes aux idées nouvelles, ce qui lui fit quelques ennemis. Il continua ses tra- vaux et fréquenta assidûment le directeur et les élèves de l'Académie française. ^Avant son départ de Lyon, M. van •/ Risamburgh l'avait chargé d'exécuter les modèles de deux petits groupes qui devaient servir de base à d'élégants can- délabres en bronze, l'un devait représenter Jupiter fou- droyant V aristocratie ; et l'autre, le Génie de la Raison foulant à ses pieds le despotisme et la superstition sur des débris de mitres, de sceptres, de couronnes et de la tiare du pape. Pendant qu'il travaillait à l'exécution de ces groupes, il reçut dans son atelier la visite d'un abbé philosophe, avec lequel il s'était lié, et lui montra ses dessins. Celui-ci trouva ces