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UNE PROMENADE EN DAUPHINE 35 chêne formant les combles de la partie des bâtiments claus- traux qui a survécu. Les archives, elles aussi, ont subi le sort de la maison qui les abritait. Grâce à l'incurie des administrateurs chargés d'en opérer le transfert, papiers et parchemins longtemps abandonnés à la discrétion de chacun ont été dilapidés ou détruits, en sorte que les annales des chartreux de la Sylve- Bénite présenteront toujours de trop nombreuses lacunes. Toutefois, un amateur zélé de l'histoire locale, M. l'abbé Lagier, curé de Blandin et membre associé de l'Académie Delphinale, a pu suppléer en partie à cette perte malheureuse grâce aux archives particulières de la famille de Virieu mises obligeamment à sa disposition, et dont plusieurs pièces concernent ces religieux. Le savantchroniqueur a donc retracé le passé historique de la Sylve-Bénite, non pas d'une façon absolument complète. — la chose est malheureusement impossible pour la cause qui vient d'être énoncée — mais avec assez de détails pour donner une exacte idée de ce que fut cet établissement monastique aux siècles écoulés. C'est une colonie de six religieux de la Grande-Char- treuse qui vint fonder la maison de la Sylve en 1116. Quelques années plus tard, un fils naturel de l'empereur Frédéric Barberousse y revêtit l'habit de simple Frère, d'où la précieuse faveur du monarque qui dota richement le nouveau couvent et le fit rebâtir d'une façon grandiose- Les seigneurs de Virieu et de Clermont prodiguèrent aussi à cette Chartreuse les marques d'un attachemeut qui ne se démentit jamais. La plupart d'entre eux voulurent dormir leur dernier sommeil à l'ombre de ses autels. En retour de ces bienfaits insignes, les dames châtelaines de Virieu par une dérogation expresse aux règles de *