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72 SOUVENIRS DE LA CHARTEUSE DE VAUCLUSE La cascade y répond sous le bois qui s'agite, Et dans un lit étroit roulant ses flots troublés De gradins en gradins tombe et se précipite Parmi des rocs amoncelés. Sur un coteau penchant que la montagne ardue Encadre de ses hauts sommets, La Grange des Fenils est là comme perdue, Et dans la prairie étendue Les grands bœufs ruminent en paix. Un peu plus loin dressant un mur inaccessible, Un cirque de forêts limite l'horizon, Le vallon plus étroit se décore, paisible, De rochers, de bosquets et d'un riant gazon. Lieu charmant, doux théâtre aux idylles champêtres, Que peuvent ébaucher sur ces bords familiers, Les oiseaux abrités sous les rameaux des hêtres, El dans l'épaisseur des halliers. Quand des vents apaisés se tait la violence, L'appel lointain du pâtre y rompt seul le silence, La brise agite les roseaux, Frênes et peupliers y balancent leur tète, La Roche qui bruit murmurante y répète La prochaine rumeur des eaux. Adieu, rochers, vallons et cascades bruyantes, Antres mystérieux, sentiers voilés et doux, Demeure hospitalière et montagnes fuyantes, Mon souvenir reste avec vous. J.-Et. BEAUVERIE.