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376 CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE M. Larroumet termine son étude par des considérations sur l'usage, dans le théâtre du grec, du logéion, ou avant- scène du théâtre. Un érudit M. Dœrpfeld, soutenait, malgré Vitruve, que les acteurs jouaient non sur le logeion mais devant, dans l'orchestre, tout comme les choreutes. Aujour- d'hui la question paraît tranchée. M. Homolle ayant démon- tré que cette théorie n'est pas exacte, que les acteurs devaient nécessairement être placés sur le logéion, « car il n'y a pas, à la base, de communications suffisantes entre Yhyspokénion, où ils s'habillaient, d'où ils sortaient, où ils rentraient et l'orchestra où M. Dœrpfeld voudrait les faire jouer. » CHYPRE. — Objets d'art appartenant à la période mycé- nienne. — J'ai déjà eu l'occasion de signaler ailleurs {Uni- versité catholique, août 1896), les magnifiques découvertes qui avaient été le résultat des fouilles entreprises, près de l'an- cienne Salamine, par leBritish Muséum. Les dernières trou- vailles ne sont pas inférieures à celles déjà signalées. La plu- part des objets trouvés sont des ornements d'or, par exemple unanneauavec inscription hiéroglyphique en l'honneur de la déesse Mut, des épingles à la pointe longue et mince, et à la poignée pesante — ressemblant fort à un stylet — que portaient les femmes hellènes aux temps archaïques, sans compter les bandes, bijoux et bouclesd'oreilles d'or. Pour n'être pas aussi abondants, les ivoires n'en sont pas moins remarquables ; deux surtout sont particulièrement beaux: un homme tuant un griffon et un lion attaquant un taureau. Dans le premier motif « le griffon a le corps d'un lion, les ailes etla tête d'un aigle. Le travail est extrêmement fin; l'expres- sion de frayeur de la bête fantastique, ses grandes ailes battantes, son bec à demi ouvert, tout cela est indiqué avec