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CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE 371 d'ivoire de Bobbio, des croix processionnelles provenant du Latran et des candélabres d'argent, attribués à Cellini, prêtés par Saint-Pierre de Rome. Aux vases sacrés il faut joindre, tiré du trésor de la cathédrale d'Orvieto, un reliquaire œuvre « des deux orfèvres viennois Ugolino et Viva, abritant une Madone souriante sous un dais de vermeil et d'émail, où l'architecture gothique a réservé ses plus élégantes merveilles » ; enfin une crosse d'argent, de Città di Castello, représentant un évêque agenouillé devant la Vierge, tandis qu'un ange sourit avec grâce. Dans la série des tissus et brocarts il importe de mentionner la dalmatique, dite de Charlemagne, dont j'ai eu l'insigne plaisir de contempler à Rome, tout à mon aise, les admi- rables figures semées sur le fond bleu ; la chape de Boni- face VIII, où de souples rameaux enlacent l'histoire de Jésus et de la Légende dorée, enfin les ornements sacrés appartenant à Orvieto et dessinés avec tant de goût par Signorelli. Un incunable italien. — M. Léon Dorez, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, a communiqué à l'Académie des inscriptions un mémoire sur le beau livre illustré de Fra Francesco Colonna, publié par Aide Manuce à Venise en 1499 sous le titre d'Hypnerotomachia Poliphili. M. Dorez essaye d'établir, — à l'aide d'un certain nombre de faits qui confirment une opinion déjà émise par le P. Frederici en 1803, — que les gravures du Poliphile seraient des imi- tations directes des fresques du palais épiscopaldeTrévise, de celles aussi dont Bernard Paventino avait orné, de 1482 à 1494, le grand cloître de Sainte-Justine de Padovte. M. Dorez étudie ensuite la diffusion du livre en Euroue, son influence artistique constatée dans un manuscrit de la