Revue du Lyonnais » série 5 - n°22 ( 1896 ) » pp.368

368                  LES AGENCES MATRlMOMlALES

  Admirez — avec moi — ce bijou trouvé dans les
Petites Affiches :
  —• Monsieur âgé, fiche, épouserait demoiselle ou jeune
veuve intelligente, jolie et d'un caractère doux, même sans
dot (de préférence bonne au Bouillon-Duval).
   A moins de supposer que ce monsieur tient à se marier
à l'œil... de bouillon, je renonce à m'expliquer sa préfé-
rence.
   Il vient de se créer en Amérique une vaste entreprise
auprès de laquelle les Agences matrimoniales du vieux
monde ne sont plus que de la Saint-Jean.
   L'établissement appelé Matrimonium est divisé en deux
salles séparées : dans l'une d'elles sont les portraits des
femmes à marier, dans l'autre ceux des hommes qui aspi-
rent à sortir du célibat.
    Les hommes seuls entrent dans la salle des femmes et,
dans celle des hommes, les femmes seules sont admises.
    Chaque portrait porte un numéro d'ordre correspondant
à un dossier qui contient les renseignements relatifs aux
individus et les papiers nécessaires aux formalités du
mariage.
    Quand, — grâce à différentes petites négociations, — on
 est arrivé à constater que deux numéros se conviennent,
 on les unit sans qu'ils aient à se préoccuper de quoique ce
soit, l'administration se chargeant de toutes les démarches
 et du repas de noces.
    Vous croyez peut-être que le génie inventif de frère
 Jonathan a dit son dernier mot, détrompez-vous : Le
 Matrimonium de New-York a de suite trouvé un émule à
 Washington où une grande maison de confection fait
 annoncer qu'elle procure une fiancée à chaque célibataire