Revue du Lyonnais » série 5 - n°22 ( 1896 ) » pp.369

                LES AGENCES MATRIMONIALES                    369

qui en exprime le désir. Seulement, le client doit s'engager à
acheter tout le trousseau dans la maison indiquée ; en retour,
cette dernière s'occupe de tous les préparatifs et démarches
et s'engage — en outre — à faire bénir le mariage par un
excellent prédicateur.
   Jusqu'à présent, — paraît-il, — cent trente mariages ont
été conclus par l'intermédiaire du magasin de confection.
   Il y a mieux encore : Une agence anglaise — l'Associa-
tion des Grands Mariages — vient d'ajouter à ses nombreux
services, un service dit « de conciliation », elle garantit ses
mariages pendant dix ans.
   Au moindre nuage qui survient entre les époux unis par
ses soins, elle intervient paternellement et met tous ses
soins à apaiser les petits conflits inséparables des unions les
mieux assorties.
   Le jour où ses efforts restent infructueux, l'Association
des grands mariages se transforme — comme par enchan-
tement — en une association des bons divorces aux frais
de la maison.
  De toutes les sottises qu'un homme peut faire — a dit
Alexandre Dumas fils — c'est encore le mariage que je lui
conseillerais le plus volontiers : Il est du moins la seule
qu'il ne peut recommencer tous les jours.
   L'Association des bons divorces permettra — je le
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crains — de renouveler trop souvent l'expérience.

   Décidément le proverbe arabe n'a pas tous les torts de
 comparer le mariage à une forteresse assiégée : Ceux qui
 sont dehors veulent y entrer, ceux qui sont dedans ne
 demandent qu'à en sortir!
                                      Léon MAYET.
    Nu 5 — Novembre 1896                                26