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PEINTRE ET TAILLEUR p'HISTOÃRES 325 tère tout particulier, et, pour l'un comme pour l'autre, l'effort est bien marqué. Il y a de ces effigies qui sont dignes de remarque à plus d'un titre. Quant à nous, nous n'avons pas reconnu la manière de Salomon dans ces étranges petits médaillons qui ont à l'appa- rence quelque chose du nielle florentin. Du reste le dessin est très certainement de Strada, celui-ci l'a dit de la façon la plus nette. On lit dans son avis au lecteur : « Je les avois (les images) de ma main propre pourtraites et tirées au vif. » Strada a de plus parlé du graveur dans de tels termes que ses paroles ne pouvaient pas s'appliquer au petit Bernard, artiste indépendant et célèbre en ce temps-là . Toute oeuvre d'un rare travail produite au milieu du xvie siècle serait, à en croire bien des curieux et même bien des critiques d'art, sortie du crayon ou de l'outil de Salomon. Le Promptuaire des médailles des plus renommées personnes, auquel Guillaume Roville donna tous ses soins, en offre une preuve nouvelle. Il renferme plusieurs portraits charmants. Ceux de Henri II, de Catherine de Médicis, de Jeanne d'Albret, d'Edouard VI, roi d'Angleterre, de Rossa, femme de Soliman, sont précieux ; d'autres sont traités avec autant d'esprit que de finesse. Le portrait de Catherine de Médicis est séduisant et celui de Marguerite de Valois, fille de François I er , est un pur chef-d'Å“uvre. Ces médaillons n'ont rien qui rappelle la manière de Bernard Salomon, nous croyons savoir d'ailleurs quels en sont Jes auteurs. Les effigies reproduisent, réduits, les portraits dus au pinceau de Corneille de La Haye ( i ) , (1) Nous avons eu l'idée de voir dans les petits tableaux de Corneille une partie des modèles de Reverdv. Nous avons été