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270 BERNARD SALOMON accordés. On lui a reproché des incorrections et des négligences : les premières ont été souvent voulues, elles sont la suite de l'emportement vers la manière des peintres de Fontainebleau ; les secondes sont rares, accidentelles, dans une oeuvre dont l'étendue nous confond. Bernard Salomon a été un compositeur, un dessina- teur, d'une initiative et d'une souplesse peu commu- nes ; on observe en lui un ressort singulier. Ses dessins forment de petits tableaux d'ensemble, pleins de mouvement, dont l'ordonnance est vraiment parfaite, où tout est neuf et attrayant comme tournure des figu- res, et des draperies, ajustement des détails du cos- tume, profils de plans, édifices et paysages. Ce petit maître a été, malgré tout, un grand artiste. Les critiques d'art, ceux qui ont le plus approfondi le travail et l'œuvre du petit Bernard, ont été unani- mes à louer en lui le compositeur et le dessinateur, son style particulier, la vie, la liberté et le fini dans le dessin. Inventeur, Bernard Salomon l'a été dans la géné- ralité des cas. Cependant il a fait des emprunts à des ouvrages antérieurs. Nous ne nous sommes pas attaché à rechercher les compositions 'originales, originales du moins quant à la conception du dessin. Il serait d'ail- leurs difficile de découvrir à quelles premières sources lui et ses devanciers ont puisé les illustrations. Ainsi, dans la Biblia Hebraea, Chaldea, Graeca et Latina de Robert Estienne (1540), et le Novum iestamentutn illus- tratum insignium rerum simulachris de François Gryphe (1541), dans lesquels abondent tant de tableaux de