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IB6                   LA PLACE MOREL

l'ancien Jardin des Plantes, créé par un arrêté du représen-
tant du peuple Poullain-Grandpré, en date de l'an V.
Jean-Marie Morel, Lyonnais, le grand jardinier du prince de
Conti et l'émule, disait-on, de Le Nôtre, dressa, en 1804,
le plan des différents travaux qu'on y dut exécuter. C'est
son souvenir qu'on a voulu conserver, en donnant son nom
à la petite place, qui est dans le voisinage, en haut de la
montée des Carmélites. »
    Cette dernière assertion n'est point exacte. La place
Morel tient son nom d'une ancienne famille lyonnaise qui
n'a aucun lien de parenté avec le paysagiste. La famille
Morel, originaire de Genay (Ain), établie à Lyon depuis le
commencement du dix-septième siècle, s'est perpétuée
jusqu'à nos jours.
    Vers 1812, un de ses membres, Joseph Morel (né le
 28 sept. 1777, mort le 11 oct. 1860) acquit la maison por-
tant aujourd'hui le numéro 2 de la place Morel ; elle était
désignée autrefois sous le numéro 6 de la rue Tourette.
Joseph Morel exerçait la profession d'agent de change.
Doué d'une haute intelligence, d'un caractère énergique,
il joignait aux solides qualités d'un homme d'affaires et
d'un habile administrateur, les plus aimables vertus fami-
liales. Il fit partie du conseil municipal de Lyon, du conseil
général du Rhône et de l'administration des Hospices. Dans
 ces différentes fonctions, il se fit remarquer par son zèle et
 son dévouement, par sa connaissance approfondie des
 affaires, aussi bien que par son urbanité, son caractère
 franc et loyal. Les brillants services qu'il rendit au conseil
 municipal ne passèrent point inaperçus auprès de l'autorité
 supérieure. Sur la proposition du comte de Gasparin, préfet
 du Rhône, Joseph Morel fut nommé maire de la ville de
 Lyon, par décret du roi Louis-Philippe, le 2 février