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               PEINTRE ET TAILLEUR D'HISTOIRES                    167

esprit, un goût, une simplicité, une habileté technique,
dont on n'a pas vu d'autres exemples. On peut le dire sans
hésitation même en ayant le souvenir de ces œuvres véni-
tiennes, telles que les planches du Fasciculo di Medicina de
1493 et celles du Songe de Poliphile de 1499, si remarqua-
bles par l'invention et par le style.

   On n'est pas resté à Lyon indifférent à des efforts aussi
grands soit pour la composition et le dessin soit pour la
taille, et nous citerons par exemple Vincent de Portonaris
qui a donné à plusieurs des titres de ses éditions la belle
ordonnance d'ouvrages bâlois. Toutefois nous nous
sommes étonné que, avec les excitations de la rivalité
des imprimeurs de Bâle, on n'ait pas fait mieux à Lyon.
   François Gryphe a fait aussi des emprunts à Holbein,
et, dans la Biblia insignium historiarum simulachris, cum
venustati, accommodatis illuslrata (1542), des vignettes
dans le goût gothique sont suivies de sujets imités de
l'école bâloise. François Gryphe, frère de Sébastien
Gryphe, avait travaillé chez Geoffroy Tory (1) ; il
avait fait imprimer en 1539 (il habitait alors Paris)
une édition du Nouveau Testament qui porte la mar-
que du griffon et dont les gravures étaient de sa
main. On lit dans le privilège que « il requéroit lui
estre permis faire imprimer et vendre le Nouveau Tes-
tament figuré par lui (2). ) Les bois sont de petites
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   (1) Renouvier, Revue universelle des arts, 1857, t. V, n° 3, p. 517.
    (2) Dans l'édition latine que Gryphe a donnée à Lyon en
1541, on iit aussi dans le privilège : Hoc novum testamentum,
illusiraium a Gryphio... {Novum lestamenlum illuslratum       insignium
rerum simulachris, cu(m) ad veritatcm historia, tum ad venustalem,
singularii artificio expressis).