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i66 BERNARD SALOMON Jean Trechsel, ont publié le premier ouvrage en 1538 et le second en 1539. La composition et le dessin de ces œuvres superbes sont de Holbein, l'originalité en est saisissante. On a pensé que la correction, la précision et la finesse de la gravure n'ont pu être obtenues à ce rare degré, surtout pour les Simulachres de la mort, que dans un atelier placé sous la direction personnelle du maître. Cela n'est pas probable : Holbein avait achevé ses des- sins avant son départ de Bâle dans l'automne de 1526, et l'on sait qu'il resta en Angleterre à la cour de Henri VIII de 1530 à 1538. Il n'y avait pas alors à Lyon de graveurs capables d'at- teindre à une pareille perfection, et les bois des Simulachres de la mort ont été taillés, sans aucun doute à Bâle, par des graveurs allemands ( r ) , parmi lesquels Hans Liitzelburger tenait le premier rang (2). Les bois des figures de la Bible, non moins précieux, mais parmi lesquels on en remarque d'inférieurs, ont dû être gravés aussi à Bâle et peut-être même à Paris. .. . Deux éditions des Simulachres de la mort, éditions avec texte en langue allemande, s.ont antérieures à l'édition des frères Trechsel de 1538. Ces éditions ont été évidemment imprimées à Bâle; elles ne sont, suivant Woltmann, que des recueils des premières épreuves des gravures. Les planches des Simulachres de la mort marquent l'apo- gée de l'art de la gravure sur bois. Les graveurs ont montré réunis dans leur travail un sentiment élevé du dessin, un (1) Nous disons allemands, parce que, à cette époque, les Bâlois étaient regardés comme Allemands. (2) Ce graveur a signé Hanns Levczellbvrger fvrmschnider, H. L. fvr et HL.