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156 LA MANUFACTURE DES ÉTOFFES DE LYON Chambre du commerce de Lyon adressèrent une autre requête analogue à l'abbé, comte de Bernis, secrétaire d'Etat, dans laquelle ils manifestaient le désir d'une alliance commerciale avec la Russie, afin de sauver l'industrie lyonnaise. Ces pressants appels furent-ils entendus en Russie ? Les documents sont muets sur cette question, mais il est certain que les étoffes de Lyon reconquirent en Russie une vogue qui provoqua, sur la fin du règne d'Elisabeth, le rétablis- sement de la manufacture créée par Pierre I er et que cette princesse avait longtemps abandonnée. Le baron de Breteuil, ambassadeur de France à Péters- bourg, écrivait en effet, le 18 mars 1761 : « J'apprends qu'il « arrive icy journellement des fabriquants ou ouvriers de « toutes sortes, que M. le prince de Galitzin ou d'autres « personnes débauchent. Il est venu depuis peu un dessina- it teur de Lyon et l'on est occupé d'établir dans cette ville « (Pétersbourg) une manufacture d'étoffes dont il doit avoir la « direction. L'impératrice et les principaux seigneurs de sa « cour font les fonds de cet établissement. » Elisabeth ne put mener cette œuvre à bien car cette bonn e souveraine décéda, en effet, l'année suivante, à la fleur de l'âge. Avec elle disparut, je crois, la tentative de relève- ment de la manufacture précitée. III Catherine II, je l'ai dit, fit, dès le début de son règne, les plus grands sacrifices pour implanter en Russie toutes les industries françaises. En 1763, elle appela dans ses Etats des auteurs et des artistes en tous genres; et pour assurer la