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                   SA VIE ET SON Å’UVRE                    97

trop fière pour dissimuler un outrage, elle est prête à le
punir si ses réclamations paisibles demeuraient sans effet. »
   Cette lettre est signée par Roland, Monge, Clavière,
Lebrun, Pache et Garât.
   Mme Roland dit dans ses Mémoires à ce sujet : « Je
m'amusai de la singularité des rapprochements. C'était en
écrivant au Pape pour réclamer les artistes français empri-
sonnés à Rome. Une lettre au Pape au nom du Conseil
exécutif de France, tracée secrètement par une femme dans
l'austère cabinet qu'il plaisait à Marat d'appeler un boudoir
me parut chose si plaisante que je ris beaucoup après
l'avoir faite. »
    Lebrun-Tondu, ministre des Affaires étrangères, écrit
 sur le même sujet au cardinal Zelada :
    « Je conçois que tourmenté par la crainte que les
 peuples, que vous tenez asservis sous le joug defla supers-
tition, de l'ignorance et du fanatisme, ne soient tentés de
faire l'essai des douceurs de la liberté, il entre dans vos
 principes d'anéantir tous ceux qui ont le courage de
détester les despotes et le despotisme, mais cette morale
des tyrans ne peut jamais être celle d'un peuple libre. »
    Il exige donc la liberté immédiate de Rater et de
 Chinard, il veut pour eux une indemnité, « ou les ordres les
 plus rigoureux seront donnés pour que la République se
•fasse justice à elle-même en déployant la force des armes
 et en portant le fer et la flamme dans une terre ou les
 hommes ne reçoivent depuis trop longtemps que des
 outrages. »
    Le 12 décembre 1792, Bernard reçoit la lettre adressée au
 prince-évêque de Rome rédigée par Mme Roland, signée
  par les membres du Directoire exécutif provisoire, et la
  dépêche envoyée par le ministre Lebrun au cardinal Zelada.