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82            JOSEPH CHINARD. SCULPTEUR

sculpture et architecture de l'Académie romaine, avait été
publié en 1784, et ces priK annoncés pour l'année 1785,
avaient été renvoyés à 1786. Le sujet de sculpture était un
groupe en terre cuite de trois pieds de hauteur, représen-
tant Persée qui délivre Andromède, après avoir abattu le monstre
marin. Ce groupe devait être vu de tous les côtés, ce qui
ajoute beaucoup en sculpture à la difficulté de la compo-
sition. Il s'était présenté des concurrents de toutes les
nations, mais au moment de l'exposition plusieurs se sont
retirés : M. Chinard est le seul de tous les Français qui ait
persisté : le mérite et le succès de son groupe ont pleine-
 ment justifié sa confiance. Le courage et la constance opi-
 niâtre que ce jeune artiste a montrés dans cette occasion
 sont d'autant plus remarquables qu'il était comme isolé à
 Rome, et que n'étant point élève de l'Académie royale de
 Paris, il ne pouvait pas espérer autant d'appui et de pro-
 tection que les artistes qui y vont aux frais du Roi, après
 avoir remporté les premiers prix de l'Académie royale de
 Paris. Cet obstacle de plus ne faisait qu'enflammer davan-
 tage son émulation. Malgré les cabales secrètes et les jalou-
 sies nationales il est sorti de cette lutte vainqueur de tous
 ses rivaux. On a été deux fois au scrutin, et il a obtenu
 deux fois toutes les voix. Les professeurs de l'Académie
 romaine ont exigé qu'il fît deux fois la preuve. Cette preuve
 consiste à modeler en deux heures, en présence de tous les
 concurrents, un groupe de deux figures, dont le sujet se
 tire au sort. Les sujets échus à M. Chinard, sont le Temps
 qui découvre la vérité, et Hercule aux pieds d'Ompbale. Les
  groupes impromptu lui ont fait presque autant d'honneur
  que celui qu'il avait présenté au concours. On conserve
  soigneusement dans cette Académie les noms de tous ceux
  qui y ont remporté des prix, et l'on voit que depuis trente