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422 L'INDUSTRIE DE LA SOIE observe d'Herbigny, « est proprement le caractère de la fabrique de Tours. » Beaucoup d'ouvriers en soie étaient protestants ; ils s'expatrièrent lors de la révoca- tion de l'édit de Nantes, se réfugiant en Angleterre ou en Hollande. L'expansion de la fabrique lyonnaise devait empêcher Tours de se relever. La production des étoffes d'ameublement était encore de 7 millions, il y a vingt-cinq ans ; elle a notablement diminué depuis lors. Il est inutile de rappeler le souvenir d'autres manufac- tures, dont les unes (à Amiens, a Lille, à Mantes, à Montpellier, à Orléans, à Toulouse, à Troyes, dans le Dauphiné, etc.), ont eu une existence assez courte, et les autres ont été consacrées à des fabrications tout à fait spéciales et très limitées. Nous n'avons plus à parler que de la Picardie et du Nord. La Picardie, ou plutôt la petite région dont Bohain est en quelque sorte le centre, ne produisait, au xvn e et au xvm e siècle, que des tissus de soie légers, principalement des gazes. On les fabriquait également alors à Paris. Les Italiens avaient introduit à Lyon le tissage de la gaze d'or ou d'argent, appelée tocque (de l'italien tocca). Des ouvriers picards, pour la plupart protestants, sont venus au xvn e siècle tisser la gaze de soie dans cette ville ; ils prenaient la qualité de maîtres guimpiers faiseurs de toiles et de gazes de soie et restèrent toujours étrangers à la fabrique de soieries. La Picardie a conservé cette manufacture jusqu'à nos jours; elle y a joint celle des crêpes et de nombreux articles de nouveauté, en général légers, faits de pure soie, de soie ou de scbappe mélangée de laine peignée ou de coton. Les fabricants sont à Paris, créateurs des dessins et