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ET LA BATAILLE DE " BRIGNAIS 365 Il est donc probable qu'une fois renseignées, ces bandes vinrent occuper à la faveur de la nuit toutes les hauteurs qui commandaient la plaine, exécutant de la sorte un mouvement enveloppant qui ne devait pas permettre à Tannée royale de leur échapper. Bien entendu, ce fut au bois Goyet et dans les replis de terrain situés en arrière qu'ils massèrent la plus grande partie de leurs forces, et sur ce point le combat dut être engagé dès la première heure. Le récit de la charge furieuse de l'Archiprêtre, si tragiquement narré par Froissart, trouve évidemment ici sa place. On comprend alors très bien comment deux généraux expérimentés purent tenter d'une façon rationnelle, l'attaque de ce tertre du côté de Brignais, où il s'incline en pente douce, tandis que du côté opposé, où d'autres ont pu croire qu'elle avait été dirigée, l'accès en est abrupt et tout à fait impraticable pour la cava- lerie (5). Les récits les plus authentiques nous montrent, en effet, l'armée royale tournant le dos à Brignais pour cette attaque du bois Goyet et des hauteurs voisines, si bien disposés pour la défensive, surtout contre une armée presque exclusivement composée d'hommes à cheval. Ainsi s'explique dans ses principaux détails le récit donné par Froissart et pour quiconque a vu les lieux, il ne saurait y avoir d'hésitation à en admettre l'exactitude. Il est impos- sible en effet de songer à une attaque contre les hauteurs des Barolles, car au niveau de la plaine devant Brignais, elles sont tout à fait inaccessibles à la cavalerie qui, comme nous le disent les historiens, joua du côté de l'armée "(5) J. M. de "La Miire, hc. cit. — Clapasson. Idem, ibid. Nu ;. — Mai 1894. ' 25