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EN FRANCE 35S XII LE TISSAGE DE LA SOIE A LYON SES PRODUITS Nous avons essayé de montrer ce que la fabrique de Lyon a été dans le passé, et nous avons laissé en dehors du cadre de notre étude ces époques brillantes où cette fabrication florissante, renommée, et, quoique une des dernières venues, l'égale, sinon la supérieure de ses rivales, était déjà une des gloires de notre pays. Il n'est pas jusqu'à Richelieu, dont le génie politique ne s'arrêtait guère cependant à prêter attention aux entre- prises du travail qu'on tenait alors pour fort humbles, qui n'ait reconnu, en parlant de Lyon, que de son temps « la France étoit assez industrieuse pour se passer des meilleures manufactures de ses voisins. » La fabrique lyonnaise n'est plus l'ancienne industrie presque fermée, vivant d'une vie d'exception et ayant un organisme à part, dans laquelle il semblait que la con- ception nouvelle du régime industriel ne pourrait jamais être appliquée. Ce qu'on a appelé avec quelque mépris l'industrie domestique et qui était fondé sur le travail indépendant à façon s'est amoindri à Lyon, à ce point que le dépla- cement ou plutôt l'extinction lente de ces nombreux tisseurs propriétaires-ouvriers, est pour plus d'une raison un malheur. Cette élite de travailleurs libres, fiers, ingé- nieux, habiles et d'une trempe rare, était une force ; elle