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342              L'INDUSTRIE DE LA SOIE

dans son originalité primitive, modifié à Lyon au xvie,
au xvnc et au xvine siècle. Bouchon, Falcon et Vau-
canson avaient trouvé des principes d'action qu'il était
réservé à Jacquard, en 1803, de rendre féconds, et
son collaborateur Jean Breton devait bientôt, en 1812,
par une autre invention, rendre le métier d'un fonc-
tionnement régulier et facile. Le tambour à chariot
de Vaucanson et le système des bandes de carton de
Falcon restaient sans application utile ; Jacquard, en
inventant le mécanisme qui les associait, a fait aussi
une œuvre propre, celle qui devait rendre son nom à
tout jamais célèbre. Bref l'instrument nécessaire à cette
grande fabrication des étoffes de soie brochées ou
façonnées était définitivement créé en 1812; la fabri-
cation prit un nouvel élan et fut portée à un haut
degré de splendeur. Breton avait donné à la méca-
nique Jacquard sa dernière forme. Des perfectionne-
ments y ont été encore apportés, tant à elle qu'aux
machines, aux appareils et aux accessoires qui s'y
rattachent. Cet outil, qui a conservé le nom de
Jacquard, devait assurer le succès des entreprises
lyonnaises. Il devait conduire à d'autres inventions.
Les idées des Bouchon, des Falcon, des Breton, de
 ceux qu'ils ont inspirés, ont déterminé des applications
diverses. Le battant à espolins brocheurs, qui permet
 de brocher simultanément tous les effets d'une même
 ligne, est aussi une invention lyonnaise; il est dû à
 Prosper Meynier. Meynier, cet esprit si ingénieux, a
 doté le tissage de la soie d'autres inventions. L'histoire
 de la fabrique lyonnaise au XIXe siècle est presque
 tout entière dans l'histoire des perfectionnements des
 instruments de travail. Inventions et perfectionnements
 dans la construction du métier et de l'outillage accessoire,
 tout a été accompli à Lyon même.