page suivante »
MOREL DK VOLEINE 3 15 calme olympien, et plus préoccupé de ses affaires que des abstractions de quintessence, se livrait tranquillement à ses travaux, au milieu de ses visiteurs, auxquels il confiait, à l'occasion, un pilon ou une spatule, pour aller servir un client. Dans ce milieu original et sympathique, les discussions les plus abracadabrantes se poursuivaient, entremêlées de parties de bilboquet, avec une liberté d'esprit et de langage dont le souvenir a persévéré chez ceux qui y prirent part. Morel de Voleine aimait à se mêler à ces amusants conciliabules, où se rencontraient, au gré du hasard : Steyert, Coste-Labaume, Marc-Fournel, Maucardi, le poète Garel, V. de Valous, Barillot, etc. Il était toujours le bienvenu, car, s'il ne prenait jamais une part active à la confection du journal, on savait apprécier les saillies originales de sa conversation, et mettre à profit le trésor de ses connaissances. Le profil du sieur des Guénardes, assis sur les débris du vieux Lugdunum, est gaiement esquissé à la plume, dans la Galerie du Guignol, et le triolet suivant lui est consacré, par Garel, dans Ses Gones de la ville. Les pavés pointus lui sont doux, Et la ruetle est son amie Il adore, h croiruz-vous ? Les vieux pavés qui lui sont doux, Le Gourguillon et les égouts. Il dit aux rigoles : — Ma mie ! Les pavés pointus lui sont doux Et la mette est son amie. PIQUE-BISE.