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250 L'INDUSTRIE DE LA SOIE Aujourd'hui les soies retorses ont des destinations diverses. Elles servent pour la couture et la broderie; elles sont propres à la fabrication de la passementerie, des guipures, des filets, des tulles, des dentelles, etc. Ce n'est pas une manufacture simple et facile, comme comme elle paraît l'être à première vue. La soie ou le fil de bourre de soie est soumis à de nombreuses opérations et il est ouvré avec un très grand soin; la matière première, le procédé et l'apprêt sont différents suivant l'emploi. L'Angleterre, l'Allemagne, les Etats-Unis fournissent des produits irréprochables. On a réalisé de grands progrès en France ; les améliorations ont été poursuivies avec persé- vérance et réglées de telle sorte qu'on pût satisfaire sans retard aux demandes soudaines issues du changement dans les modes. L'industrie du retordage de la soie s'est déplacée ; elle a en quelque sorte disparu à Avignon et à Nîmes, elle s'est beaucoup réduite à Lyon et à Tours. Elle est aujour- d'hui concentrée à Paris surtout au point de vue de la vente, et elle y est fortement assise. Elle a diminué d'importance dans l'ensemble depuis une dizaine d'années, elle a toutefois encore une place assez large. Les ouvrai- sons se font en partie dans le Midi à façon, à Avignon, à Vais, à Saint-Paul-en-Jarez, etc. On n'est pas d'accord sur le chiffre de la production. Il est naturel que ce chiffre diffère suivant les années, ne fût-ce que par suite de la différence dans le prix de la matière première. Il faut ajouter que la moindre consom- mation des articles de passementerie de soie par exemple a amené la diminution de la fabrication de fils retors. En même temps, on a donné la préférence aux fils de schappe. Les estimations de la production ont varié de 12,000,000