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                        EN FRANCE                      233

400 millions de francs, au bas prix actuel. C'est à Lyon
que ce commerce est aujourd'hui définivement établi,
nous disons définitivement, aussi longtemps que la soie
grège, de quelque pays qu'elle vienne, aura en notre
pays une libre et facile circulation.
   Le marché de Lyon est avant tout un marché de
production, c'est-à-dire un marché auquel aboutit un
courant continu d'importations de soies de toutes les
provenances, parmi lesquelles abondent les soies de la
Chine, du Japon, de l'Italie et des pays du Levant, marché
favorisé par de larges ressources de crédit et par une
habileté en matière de banque traditionnelle à Lyon. La
fabrique lyonnaise ne profite pas seule de ces assorti-
ments et de cette abondance de soies; les autres fabriques
françaises s'y approvisionnent, et le commerce de Lyon
a un rayonnement assez étendu à l'étranger."
   La concentration à Lyon de ce qu'on a appelé le
commerce international des soies n'a [pas été la résultante
en quelque sorte forcée de la grandeur de la manufac-
ture lyonnaise. Ce qui le prouve, c'est que le fait est
relativement nouveau ; il date de trente ans à peine. L'en-
treprise d'assurer l'approvisionnement d'une industrie
appelée à absorber dans l'année pour quelques cen-
taines de millions de francs de matières différant de
nature, de qualité et de prix, cette entreprise, disons-
nous, devait être des plus difficiles. On a hésité long-
temps à en aborder résolument la réalisation. Il était
hardi de se heurter contre l'Angleterre, quoique Lyon
réunît les éléments de succès. Un tel commerce exige
une grande intelligence des besoins de' la fabrication,
la connaissance d'une diversité d'emplois souvent im-
prévue; il est inséparable d'incertitudes et de risques