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EN FRANCE 229 la ville de Lyon, qui fut pour un temps limitrophe du royaume de France et de l'empire d'Allemagne, et qui avait su garder, pendant un temps assez long, au milieu de compétitions pressantes, la maîtrise de sa destinée. Lyon, au territoire stérile, avec une position géogra- phique habilement exploitée, Lyon, placé dans le courant qui s'était établi entre les Flandres, l'Allemagne et l'Italie, aux portes de ce dernier pays, a dû à la liberté d'être un marché large, sûr et facile de marchandises, de capi- taux et de métaux précieux ( i ) . Ville franche à plus d'un titre, ouverte de toute façon, offrant aux étrangers le bénéfice des privilèges des foires, de traités et d'une politique communale ferme et libérale, à laquelle, par une exception justifiée, les rois n'ont jamais refusé leur appui, elle a trouvé dans les étrangers des initiateurs à des commerces et à des industries qui devaient faire sa fortune. Le tissage de la soie, enseigné à plusieurs reprises par les Italiens, n'a pas été le seul prix qu'elle ait tiré de son hospitalité. La ville de Lyon a été lentement préparée à l'action qu'elle devait exercer un jour et elle avait le sentiment des efforts accomplis sous des influences opposées. Les échevins avaient rappelé à tous, au xvn e siècle, par une inscription un peu subtile et obscure due à Scaliger et placée dans l'hôtel de ville, la force tirée (i) Le « commerce de la banque et du trafic d'argent par lettres de change », comme dit le P. Ménestrier, était regardé encore au xvn= siècle comme le premier des commerces lyonnais. Il avait été représenté, sur l'ordre du Consulat, par Thomas Blanchet, sur une des fresques des salons de l'hôtel de ville, sous la singulière allé- gorie de l'aigle de Jupiter enlevant Ganymède. L'aigle figurait la lettre de change. N y 4 - — Avril 1894. lO