Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   ET LA BATAILLE DE BK1GNAIS                       I73

avec l'Angleterre dont nous avons fait ressortir plus haut les
si funestes conséquences. Au lendemain du traité de Bré-
tigny, à la faveur de nos désastres on vit s'organiser ces
compagnies d'aventuriers qui sous les noms trop connus de
Routiers et de Tard-Venus exercèrent sur toute l'étendue
du Royaume le pillage et la dévastation. En l'année 1360,
plusieurs bandes réunies, formant un effectif d'environ
seize mille hommes, commandées par des chefs hardis et
expérimentés, se dirigèrent sur Lyon dans le but de ran-
çonner une cité déjà célèbre par ses richesses (17). En peu
de temps elles furent à nos portes et s'emparèrent par sur-
prise du château fort de Brignais que nous avons vu si mal
préparé pour la résistance.
   S'il faut en croire Froissart elles surprirent le seigneur et la
dame du lieu, mais cette assertion ne saurait être admise, ce
fief étant un bien d'Église administré par un chanoine. Tout
au plus est-il permis de penser qu'il s'agissait du capitaine
châtelain et de sa femme. Malgré l'importance de cette
conquête, les brigands n'osèrent aller plus avant car le châ-
teau de Francheville qui commandait la route de Lyon
avait été soigneusement fortifié par l'archevêque Renaud II
et pouvait les arrêter longtemps (18).
   La ville n'en était pas moins sérieusement menacée et le
danger pressant, on fit à la hâte les premiers préparatifs de
résistance. Avec l'autorisation expresse du roi, les Lyonnais
complétèrent alors le système de défense de la ville, en


   (17) « Tirans à Lyon, dit un historien ancien, où ils voulaient se
trouver pour y régler le trafique » Gollut. Mémoires des Bourgougnons
de la Franche-Comté. Dole, 1592, in-R Livre VIII, c. xxvni, p. 540.
   (18) Allut, toc. cit., 193. — Lamure. Histoire ecclésiastique déjà citée.
Lyon 1671, in-40, p. 109.