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L'HERBIER Ma vie incessamment s'effeuille. C'est un herbier où, tour à tour, Chaque fleur qu'en passant je cueille Meurt et se flétrit sans retour. Avant la fin de la journée Elle a subi le sort commun. Mais quoique bien morte et fanée, Elle garde encore son parfum; Et grâce à la vertu secrète Du souvenir qui me les rend, Les courts bonheurs que je regrette Conservent leur charme enivrant. Roses pâles de l'existence De la pensée et de l'amour Surgissent dans une ombre intense Aussi belles qu'au premier jour.