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146                 FÊTE DES VIGNERONS

brille la croix blanche, la hallebarde sur l'épaule, sont
splendides à voir.

   Mais voici midi, l'heure de la fin de la fête ce jour-là.
A ce moment, toutes les troupes débouchent en même
temps par des portes triomphales et arrivent dans l'immense
enceinte de la place.
   On chante en chœur général, l'Hymne à la Patrie, le
canon tonne, les cloches de .l'église Saint-Martin sonnent
à toutes volées, tout le monde, acteurs, spectateurs, se
découvrent et se lèvent.
   Chacun lève les bras vers les cieux, invoque Dieu dans
cet hymne solennel, en implorant son secours, ses bien-
faits pour sa patrie, sa famille, son toit et son champ.
   Et tout cela au bord de ce beau lac bleu, dans ce
magnifique amphithéâtre des montagnes de Vevey, doré
par les rayons du soleil, en face de la Dent du Midi, dont
les glaciers brillants se perdent dans l'azur du ciel.
   Non, tant que je vivrai, je n'oublierai jamais ce magni-
fique spectacle d'un peuple libre, heureux, remerciant de
son bonheur celui qui dispose du sort des individus,
comme de celui des nations.

   La fête est finie, on se rend à la cantine où pour une
somme modérée, un simple mais confortable repas nous
est servi. Les conversations s'animent, les verres se cho-
quent. Je vois le grand prêtre de Bacchus fraternisant avec
le capitaine des Cent Suisses et les vignerons savourant le
petit vin blanc de la Côte avec les bergers des Alpes.
   Ce qu'il y a d'admirable dans ces fêtes patriotiques,
c'est l'entente, je dirai plus, l'union de toutes les classes
de la Société. Que nous sommes loin de tout cela dans