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                       SOCIÉTÉS SAVANTES                         III

bien retranchées, qui inauguraient un système stratégique, dont, plus
tard, Rodrigue de Villandrado saura tirer profit pour battre le prince
d'Orange, à la bataille d'Anthon.

   Séance du 30 janvier 1894. — Présidence de M. Valson. — Hom-
mage fait par M. Locard au nom de l'abbé Jacquart, membre corres-
pondant : i° Voiron, la Grande-Ghartreuse et Saint-Laurent du Pont ;
2° Département des Landes ; y Hydrographie du département des Landes ;
4° L'ancienneté de l'homme; 50 Le sel chez les anciens; 6° Ce qu'il faut
penser de l'intelligence des animaux. — M. Caillemer fait connaître à
l'Académie que M. Morin-Pons vient de faire don à la Bibliothèque de
Lyon, d'un recueil de documents inédits, très précieux pour l'histoire
des familles lyonnaises et des provinces voisines, et dont une partie a
déjà été analysée dans un volume publié, depuis quelques années, avec
le concours de M. l'abbé Ulysse Chevalier. — L'Académie vote des
remerciements à M. Morin-Pons, pour cette libéralité, qui doit lui
mériter la reconnaissance de tous les travailleurs. — M. Charvériat lit
une notice sur la famine en Allemagne, pendant la première moitié du
XVIIe siècle. La famine, conséquence de la désastreuse guerre de Trente
Ans, fut, dans ce malheureux pays, la compagne de la peste. On cessa
de cultiver les champs, le pillage fit disparaître les vivres et il arriva
même que l'on négligea de lever les récoltes sur pied. De là, une
famine, qui exerça des ravages terribles. Faute de pain, on se nourrit
d'herbes, d'écorces d'arbres, de branches de sapins, et jusqu'à des
cadavres d'animaux. On signale même des faits d'anthropophagie
monstrueux. La famine fit sentir ses effets jusque sur les animaux. Les
loups pénètrent dans les villes et les villages non fermés ; les chiens
deviennent dangereux et dévorent les voyageurs isolés. La nécessité
pousse au vol, au meurtre, au pillage. Plusieurs contrées, ayant cessé
d'être cultivées, sont envahies de nouveau par les forêts. La prise des
villes assiégées est signalée surtout par des horreurs que la plume se
refuse à décrire. Enfin la paix de Westphalie vint mettre un terme à
tant de maux. Mais au lieu de seize millions d'habitants, qu'elle comp-
tait avant la guerre, l'Allemagne n'avait plus qu'une population de
quatre millions d'âmes et il fallut de bien longues années, pour faire
disparaître les maux causés à la fois par la guerre, la peste et la famine.
— A la suite de cette lecture, M. Beaune rappelle que la famine a été
souvent la cause de faits pareils à ceux dont a parlé l'orateur. On en