Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
78                 LES SAVANTS LYONNAIS

monies et les registres signalent tantôt le sacrement de
confirmation et tantôt les ordres sacrés conférés par ses
soins. Bientôt il fut absorbé par les sollicitudes de sa charge
de visiteur des Carmélites; chez elles encore il s'exerça à
 dissiper les ferments de discorde et à rétablir une humble et
sincère soumission au Saint-Siège.
   Au dehors son crédit et son influence s'étaient accrus, il
ne cessa pas de prendre une part importante à ce qui inté-
ressait l'honneur ou la liberté de l'Église gallicane. Nous en
rapporterons seulement deux témoignages ; ce qu'ils offrent
d'un peu singulier nous engage précisément à ne point les
omettre. La littérature y est peut-être plus en jeu que la
théologie ; le jansénisme néanmoins montrant l'oreille, on ne
manque pas de la lui tirer.
   Une de ces lettres appartient à Collet, biographe de saint
Vincent de Paul qui a eu la malencontreuse idée de corriger
Abelly; il craint d'avoir trop noirci la figure de Saint-Cyran
et confesse ses scrupules pour en obtenir l'absolution.
   Mgr de Bethléem envoie lui-même la seconde à Boyer,
l'ancien évêque de Mirepoix, neveu de feu la toute-puissante
Eminence, très avant dans la confiance royale. Il s'agit
d'arrêter sur le seuil de l'Académie Française, un candidat
qui a des chances de s'asseoir dans le fauteuil de Fleury et
de racheter ses Lettres philosophiques par le panégyrique du
prélat.

                              I

                             « A Paris, ce 19 novembre 1740.
          « Monseigneur,

   « J'ai l'honneur de vous remettre un extrait de la vie de
S' Vincent de Paul, cet extrait regarde l'abbé de S'-Cyran.