Revue du Lyonnais » série 5 - n°17 ( 1894 ) » pp.039

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sitionde faits contemporains, on n'est jamais sûr, lorsqu'on
n'a d'égard que pour la vérité, de ne pas manquer de cour-
toisie vis-à-vis des personnes, la plus stricte impartialité est
souvent taxée d'indifférence et même d'hostilité. Mgr de
Tencin ne fut pas assez maître de lui pour éviter ce défaut,
et il réclama contre le rôle, trop effacé à son gré, qu'on lui
assignait. Entendons sa plainte :




           MGR DE TENCIN A DOM THUILLIER.



                                « Embrun, le 7e juillet 1735.


   « Je reçois, mon Révérend Père, la lettre que vous
m'avez fait l'honneur de m'écrire le 20 du mois passé.
M. le cardinal de Bissy m'a trahi, je n'ai point songé à me
plaindre, mais à lui dire simplement par manière de con-
versation qu'apparemment on ne voulait pas qu'il fût fait
mention de moi dans votre histoire et je n'en serais point
surpris, puisque on n'a pas voulu qu'il fût fait mention du
concile d'Embrun dans une édition qui s'est faite à Rouen
d'un Abrégé des Conciles, fondé sur ce préjugé que je n'ai
point cherché les éclaircissements qui m'avaient été
demandés et je ne puis y travailler que lorsque je serai à
Grenoble où j'avais fait aller tous mes papiers pour satis-
faire à ce que l'on exigeait de moi.
   « Je connais vos sentiments pour moi, mon Révérend
Père, et je crois les mériter par ceux d'estime et d'attache-
ment avec lesquels je suis, mon Révérend Père, votre très
humble, etc. »