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28                   LES SAVANTS LYONNAIS

introduisit parmi les chefs du régime de la Congrégation
cinq appelants sur neuf, si un des défmiteurs, le Père
Richer, vieillard recommandable, à la parole un peu
brusque, ne se fût écrié : « Tout beau, mes Pères, un des
motifs de notre résistance à la Bulle, c'est que le P. Quesnel
y est condamné sans avoir été entendu ; nous devons avoir
pour un de nos frères les mêmes égards. » On n'osa pas
passer outre et l'affaire en resta là.
   Mais au dehors la considération croissait comme dédom-
magement des avanies intérieures, elle permettait au reli-
gieux d'intervenir fréquemment en médiateur entre ses
confrères et les puissances ecclésiastiques ou civiles qui
menaçaient de châtier leur rébellion. Nous en avons un
exemple, entre cent autres, dans la réponse qu'adresse à
ses réclamations Mgr de Rochebonne évêque de Noyon.
Ce qui nous intéresse est moins l'objet même du débat que
la fermeté mise par le prélat à exposer ses principes et à
veiller à leur triomphe. On comprend alors que succédant
à Lyon à Mgr François de Neuville de Villeroy, très enclin
à la morale relâchée et très décidé pour les principes étroits,
d'après le témoignage de Saint-Simon, il ait eu une admi-
nistration toute contraire à celle de son prédécesseur (7).




   (7) Charles-François de Chateauneuf de Rochebonne était fils de
Charles-François et de Thérèse-Adhéraar de Monteil de Grignan ; cha-
noine et grand chantre de la Primatiale de Lyon, vicaire général de
Poitiers, il fut nommé le 8 janvier 1707 à l'évêché de Noyon et sacré
le 29 juillet 1708, transféré à Lyon en 1731, il mourut, moins de dix
ans après, le 29 février 1740.